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La Capsulite rétractile

Mme S 44 ans, consulte pour une douleur de l’épaule gauche arrivée sans facteurs déclenchants, depuis 3 mois associée à un enraidissement progressif. La patiente relate une perte générale de mobilité au niveau de son épaule, l’empêchant de lever le bras ce qui rend difficile quelques gestes du quotidien (ex : mettre un t-shirt, se laver les cheveux …). Cette douleur est présente le jour ainsi que la nuit au repos.

On retrouve à l’examen clinique une perte de mobilité de l’épaule gauche (rotation externe, flexion, abduction). Une échographie est réalisée à notre cabinet pour connaître l’origine exacte de sa douleur. L’échographie a révélé un épaississement du complexe capsulo-ligamentaire inférieur de l’articulation gléno-humérale gauche à 4.7mm vs 1.7mm du côté opposé. Ce qui est caractéristique d’une capsulite rétractile au niveau de l’épaule (autrement appelé “épaule gelée”).

I- Point anatomique sur l’épaule :

L’articulation principale de l’épaule située entre la tête de l’humérus en forme de sphère et la glène de l’omoplate s’appelle l’articulation gléno-humérale. La tête humérale tourne dans toutes les directions en prenant appui sur la glène. Des structures ligamentaires, capsulaires et musculaires servent à stabiliser cet ensemble anatomique de l’épaule très mobile pour empêcher la luxation.

La capsule articulaire joue un rôle primordial dans cette pathologie. C’est un tissu conjonctif (= composé de fibres de collagène) qui entoure toute l’articulation. En temps normal, elle est plutôt lâche assurant les mouvements amples de l’épaule.

La capsulite rétractile (ou épaule “gélée”) est caractérisée par une fibrose tissulaire fibroproliférative, dans laquelle les fibroblastes (= cellules principales du tissu conjonctif ayant un rôle important dans les processus de réparation tissulaire ou dans l’entretien des réactions inflammatoires), produisant principalement du collagène de type I et de type III, se transforment en myofibroblastes (un phénotype musculaire lisse sécrétant des quantités de collagènes plus importante), qui s’accompagne d’une inflammation, d’une néoangiogenèse (= création de nouveaux petits vaisseaux sanguins afin d’augmenter l’apport de sang dans la zone douloureuse) et d’une néo innervation (= création de nouveaux petits nerfs afin d’augmenter la réponse inflammatoire du corps), entraînant des contractures fibreuses capsulaires de l’épaule et les conséquences associées → raideur clinique.

II- Qu’est-ce qu’une capsulite rétractile ?

La capsulite rétractile se manifeste lorsque la capsule articulaire de l’épaule s’épaissit et se « rétracte », entraînant l’apparition graduelle d’une douleur et une perte de mouvement progressive de l’épaule dans toutes les directions. Cette condition se manifeste surtout chez les individus âgés entre 40 et 60 ans et elle est plus fréquente chez les femmes.

Cette pathologie évolue selon 3 phases + ou – longue en fonction des personnes :

  • Phase 1 (1 à 4 mois) : cette phase est caractérisée par une douleur importante, soit une douleur diffuse au niveau de la région de l’épaule, qui peut irradier jusqu’au coude ; elle est présente au repos et lors des mouvements brusques et particulièrement le soir et la nuit. Durant cette phase, le sommeil est perturbé, car il est impossible de se coucher sur le côté de l’épaule affectée.
  • Phase 2 (3 à 12 mois) : elle se caractérise par un enraidissement de l’épaule atteinte (d’où le surnom « épaule gelée ») et par une diminution de l’amplitude des mouvements. La douleur devient intermittente et est moins intense que durant la phase 1. Notons que l’amplitude articulaire est très limitée dans toutes les directions.
  • Phase 3 (6 mois à 2ans) : la troisième phase de l’affection constitue l’amorce de la récupération par une phase dite de “dégel”. Elle est caractérisée par une diminution de la douleur et une augmentation graduelle des amplitudes de mouvement.

     

C’est une pathologie bénigne qui se résout toute seule au bout de 1an et demi/2 ans.

III- Le traitement :

Une infiltration de corticoïde au niveau de l’articulation gléno-humérale peut être conseillée en fonction de la phase d’évolution. Ce type d’infiltration a un effet anti-inflammatoire ainsi qu’un effet fibrolytique permettant de diminuer les douleurs et aussi de relâcher la raideur de la capsule articulaire ce qui permet d’augmenter les amplitudes de mouvements du patient.
Le traitement est une association d’un traitement médical (infiltration gléno-humérale sous scopie ou sous échographie si nécessaire) suivi par un traitement physique par ondes de chocs à visée défibrosante ainsi que de l’électro-stimulation péri neurale afin de moduler la douleur à la baisse.
Pour finir vous serez accompagné par un professionnel qui vous aidera dans la mise en place d’exercices quotidiens de mobilité au niveau de l’épaule. Ayant pour but de gagner les derniers degrés de mobilité restants, et d’avoir une épaule plus solide pour supporter les stress mécaniques extérieurs.
Ce protocole mis en place dans le cabinet est très encourageant par rapport à une approche plus classique. Un gain de temps significatif a été noté parmi nos patients en prenant compte de l’évaluation de la douleur ainsi que la mobilité articulaire. En effet, après 2-3 mois de traitement (traitement médical + traitement physique chiropratique + phase de réhabilitation), la majorité de nos patients retrouve des amplitudes de mouvements normales. C’est le cas de Mme S qui après 4 sessions de traitements chiropratique n’avait plus de douleur et avait récupéré quasiment la totalité de sa mobilité, les derniers degrés ont été récupéré avec les séances de réhabilitation (2 séances).

Dr Gautier Tiberi DC, Chiropracteur

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